Le docteur Fu Manchu (chinois traditionnel: 傅满洲;pinyin: Fù Mǎnzhōu) est un personnage de fiction inventé en 1912 par Sax Rohmer dans une série de romans. Ce génie du mal d'origine asiatique a beaucoup contribué à la diffusion de ce stéréotype littéraire, lié à la crainte en Occident du «péril jaune». On retrouve le personnage de Fu Manchu dans de nombreux films (incarné notamment par Boris Karloff ou Christopher Lee) et bandes dessinées[1].
Pour les articles homonymes, voir Fu Manchu (homonymie).
Fu Manchu
The Mystery of Dr. Fu-Manchu, couverture du premier roman de la saga, édition originale britannique, 1913.
Fah Lo Suee (fille) Si-Fan (ami) Kâramanèh (compagne)
Ennemi de
Sir Denis Nayland Smith & Dr. Petrie
Créé par
Sax Rohmer
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Romans
Fu Manchu, illustration de Joseph Clement Coll.
Le personnage de Fu Manchu a été inventé en 1912 par le romancier britannique Arthur Henry Sarsfield Ward, connu sous son nom de plume Sax Rohmer. Jusqu'à sa mort en 1959, Sax Rohmer écrivit treize romans et quatre nouvelles de la saga Fu Manchu[1].
Dans le premier roman, Fu Manchu assassine des Britanniques ayant vécu en Birmanie, dépendant de l'empire des Indes. Les romans de Sax Rohmer ne précisaient pas explicitement les origines ethniques de Fu Manchu. Si la plupart de ses victimes étaient chinoises et si ses origines orientales étaient clairement établies, des détails dans la description du personnage —tels que ses yeux censés être verts— laissent supposer que le personnage n'était pas d'origine chinoise (bien qu'il existe des groupes ethniques en Chine pouvant avoir des yeux verts). Ce n'est que lors de ses premières adaptations cinématographiques que le personnage est devenu clairement chinois.
Fu Manchu incarne dans les romans la «cruauté asiatique» fantasmée par les Européens. Il sera notamment aidé par les Thugs indiens.
L'auteur Sax Rohmer prétendra que son personnage est réaliste car il y avait beaucoup de Chinois dans la criminalité dans le quartier de Limehouse, à Londres (Angleterre)[2].
Sax Rohmer lui inventera un alter ego féminin, la japonaise Sumuru[1].
Bibliographie
Article détaillé: Liste des œuvres de Sax Rohmer.
La Fille de Fu-Manchu, publié en feuilleton dans le magazine Collier's. Couverture illustrée par Władysław T. Benda, mars 1930.Le Prophète au masque d'or, publié en feuilleton dans le magazine Collier's. Couverture illustrée par Władysław T. Benda, mai 1932.
1913: The Mystery of Dr. Fu-Manchu (Le Docteur Fu-Manchu, Le Mystérieux Docteur Fu-Manchu)
1916: The Return of Dr. Fu-Manchu (Le Diabolique Docteur Fu-Manchu, La Résurrection de Fu-Manchu, Les Créatures du docteur Fu-Manchu)
1917: The Hand of Fu-Manchu (Le Masque de Fu-Manchu, Les Mystères du Si-Fan)
1931: Daughter of Fu-Manchu (La Fille de Fu-Manchu)
1932: The Mask of Fu-Manchu (Le Prophète au masque d'or)
1933: The Bride of Fu-Manchu (L'Ombre pourpre, La Fiancée de Fu-Manchu)
1934: The Trail of Fu-Manchu (Sur la piste de Fu-Manchu, La Piste de Fu-Manchu)
1936: President Fu-Manchu (Le Président Fu-Manchu)
1939: The Drums of Fu-Manchu (Les Tambours de Fu-Manchu)
1941: The Island of Fu-Manchu (L'Île de Fu-Manchu)
1948: The Shadow of Fu-Manchu (L'Ombre de Fu-Manchu)
1957: Re-Enter: Fu Manchu (Fu-Manchu rentre en scène)
1959: Emperor Fu-Manchu (Fu-Manchu empereur)
Cinéma
Fu Manchu a été mis en scène dans de nombreux films et séries (serials) à partir des années 1920. Parmi ceux-ci, on peut citer The Mysterious Dr. Fu Manchu (1929) et The Return of Dr. Fu Manchu (1930). Le Masque d'or (The Mask of Fu Manchu) (1932) avec Boris Karloff est considéré comme le meilleur film de l'entre-deux-guerres basé sur le maître du crime. Dans les années 1960, une nouvelle série de films avec Christopher Lee lui fut consacrée: Le Masque de Fu Manchu (1965), Les 13 fiancées de Fu Manchu (1966), The Vengeance of Fu Manchu (1967) et The Blood of Fu Manchu (1968). La dernière apparition majeure du personnage eut lieu dans Le Complot diabolique du docteur Fu Manchu (1980).
Filmographie
1923: The Mystery of Dr. Fu Manchu, sérial en 15 épisodes de 2 bobines, de A.E. Coleby, Origine Royaume-Uni
1924: Further mysteries of Dr. Fu Manchu, sérial de Fred Paul, origine Royaume-Uni
1929: The Mysterious Dr. Fu Manchu
1930: The Return of Dr. Fu Manchu
1931: Daughter of the Dragon, de Lloyd Corrigan
1932: Le Masque d'or (The Mask of Fu Manchu), de Charles Brabin
1940: Drums of Fu Manchu(en), de John English et William Witney
1943: Drums of Fu Manchu: The Feature Version
1965: Le Masque de Fu-Manchu (The Face of Fu Manchu), de Don Sharp
1966: Les 13 fiancées de Fu Manchu (The Brides of Fu Manchu), de Don Sharp
1967: La Vengeance de Fu Manchu (The Vengeance of Fu Manchu), de Jeremy Summers
1968: The Blood of Fu Manchu, de Jesús Franco
1969: The Castle of Fu Manchu, de Jesús Franco
1980: Le Complot diabolique du docteur Fu Manchu (The Fiendish Plot of Dr. Fu Manchu), de Piers Haggard
2007: Les Femmes loup garous des SS (Werewolf women of the SS, incluse dans Grindhouse), de Rob Zombie
Bandes dessinées
Couverture de Dr. Fu Manchu, 1958, I. W. Publications para Carl Burgos, le magazine présentait la republication de The Mask de Dr. Fu Manchu de Avon Comics, 1951.
Publié en Comic strip de 1931 à 1933, dessiné par Leo O'Mealia[3] dans un journal distribué par Bell Syndicate aux États-Unis.
Fu Manchu serait apparu pour la première fois en comics dans Detective Comics numéro 17 en 1937.
En 1940, le Chicago Tribune a publié une adaptation de Drums of Fu Manchu, au début c'était une roman-photo, mais plus tard elle a été illustrée par un artiste non identifié[4].
En 1943, le serial Drums of Fu Manchu a été adapté en bande dessinée par l'espagnol José Grau Hernández en 1943[5].
Un épisode isolé est sorti en 1951 chez Avon Publications par Wally Wood: The Mask of Dr. Fu Manchu.
Publié en Comic strip dans le journal Le Parisien libéré de 1962 à 1973, par Juliette Benzoni (scénario) et Robert Bressy (dessins)[6].
Dans les années 1970, Fu Manchu est également apparu dans la série de bande dessinée de Marvel Comics The Hands of Shang-Chi, Master of Kung-Fu. Dans cette bande dessinée, Shang-Chi est son fils[3],[7]. Cependant, Marvel a annulé le livre en 1983 et des problèmes de licence du personnage et des concepts des romans (tels que sa fille Fah Lo Suee et ses adversaires Sir Denis Nayland Smith et le Dr Petrie) ont entravé la capacité de Marvel à collecter à la fois la série dans le commerce de poche. formater et faire référence au Dr. Fu Manchu en tant que père de Shang-Chi. En tant que tel, le personnage n'est jamais mentionné par son nom ou par un pseudonyme (tel que "M. Han")[8]. Dans Secret Avengers nº 6–10, l'écrivain Ed Brubaker a officiellement contourné la question entière via un scénario où le Conseil des ombres ressuscite une version zombifiée du Dr Fu Manchu, pour découvrir que "Dr Fu Manchu" n'était qu'un alias; que le père de Shang-Chi était vraiment Zheng Zu, un ancien sorcier chinois qui a découvert le secret de l'immortalité[9].
Il fait également une apparition dans la Ligue des gentlemen extraordinaires d'Alan Moore, où il n'est pas nommé explicitement (pour des raisons de droits d'auteur) mais on y fait référence par l'expression «Le Docteur»[10].
Il est cité par le personnage d'August Diehl, le major Dieter Hellstrom, dans un des dialogues du film Inglourious Basterds de Quentin Tarantino.
Dans le film Karate Kid de John G. Avildsen, Myiagi (Pat Morita) est insulté de Fu Manchu par un ivrogne.
Dans le film Tendre Poulet de Philippe de Broca (1978), le commissaire Lise Tanquerelle (Annie Girardot) le cite parmi les bandits mythiques ayant donné naissance à sa vocation alors jugée saugrenue de femme flic.
Dans La Revanche de Freddy de Jack Sholder (1985), on peut voir au tout début du film, quand Jesse se réveille en hurlant, une boite de céréale "Fuman chew" parodiant Fu Manchu, arborant des couleurs rose et verte.
Nicolas Cage l'incarne dans la fausse bande-annonce Werewolf Women of the SS dans Grindhouse (2007).
Un personnage composite de Fu Manchu et du Mandarin, nommé Xu Wenwu basé sur la représentation du premier personnage dans Secret Wars dans l'identité de ce dernier, apparaîtra dans le prochain film Univers cinématographique Marvel Phase quatre film Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux, dépeint par Tony Leung Chiu-wai. Le personnage était auparavant référencé dans la trilogie Iron Man et All Hail the King[11],[12]. Xialing, la fille de Wenwu et la sœur de Shang-Chi, s'est en partie inspirée de Fah Lo Suee[13],[14].
Littérature et bande dessinée
En 1958, le roman de James BondDocteur No de Ian Fleming fait référence à Fu Manchu.
Le Mandarin, ennemi de Iron Man, publié par Marvel et Yellow Claw de Atlas Comics créé en 1956 par Al Feldstein & Joe Maneely sont inspirés de ce personnage.
Dans Les 3 Formules du professeur Satō de Edgar P. Jacobs, Philip Mortimer fait allusion à Fu Manchu en entrant dans le laboratoire de Satō.
Une parodie / clin d'œil par Didier Savard: «Le fantôme du Mandchou fou» , en 1986
Il est également parodié dans Raoul Fulgurex de Tronchet et Gelli.
Dans Salem de Stephen King , le shérif McCaslin évoque Fu Manchu lors de l'interrogatoire de Ben Mears et Jimmy Cody dans la deuxième partie du roman.
Musique
Le chanteur reggae Desmond Dekker en 1968 chante Fu Man Chu reprise en 2013 par The Lee Thompson Ska Orchestra & Bitty McLean
Fu Man Chu, chanson de Robert Charlebois parue en 1972 sur l'album Charlebois.
Fu Manchu, nom d'un groupe de rock.
Dans la chanson The Village Green Preservation Society de l'album The Kinks Are the Village Green Preservation Society du groupe The Kinks.
Dans l'album du groupe The Fugees Blunted on Reality.
Une des chansons du premier album de Frank Black de 1993.
Dans l'album du groupe The Wildhearts en 2007.
Protagoniste de la chanson Dieudonné Rastapopoulos des Cowboys Fringants.
Il est cité dans la chanson The Moustache on the Stage du groupe La Caravane Passe.
Il est également cité dans Booty Swing de Parov Stelar
Une scène avec Fu Manchu figure dans la vidéo de Hold On Tight d'Electric Light Orchestra en 1981.
Influence: le thème du «péril jaune»
La communauté asiatique (comme les Mandchous, «Manchu» en anglais) avait dénoncé le caractère stéréotypé du Docteur Fu Manchu. L'histoire de Fu Manchu contribue aussi à renforcer l'idée du «péril jaune»[15]. Le thème du savant génial et maléfique, d'origine asiatique, a été abondamment repris dans la littérature populaire. On le retrouve à travers le personnage de Ming dans la bande dessinée Flash Gordon. L'Ombre Jaune, qui apparaît souvent dans la série des aventures du héros Bob Morane, semble directement inspiré de Fu Manchu, dont l'influence transparaît aussi dans la personnalité du Docteur No, l'un des adversaires de James Bond. Le Mandarin ennemi de Iron Man est également fortement inspiré du docteur Fu Manchu.
Notes et références
L'abominable Fu Manchu est de retour!, in Le Figaro, 28 février 2008.
Howard, Douglas; Anolik, Ruth Bienstock (eds.), The Gothic other: racial and social constructions in the literary imagination, Jefferson, N.C, McFarland & Co, 2004 pages 105–7.
Christopher Frayling, The Yellow Peril Dr Fu Manchu & The Rise of Chinaphobia (Londres, 2014).
Voir aussi
Bibliographie critique
(en) Phil Baker (dir.) et Antony Clayton (dir.), Lord of Strange Deaths: The Fiendish World of Sax Rohmer, Strange Attractor Press, , 400p. (ISBN978-1-907222-25-2, présentation en ligne).
(en) Christopher Frayling, The Yellow Peril: Dr Fu Manchu & The Rise of Chinaphobia, Londres, Thames and Hudson, , 360p. (ISBN978-0-500-25207-9, présentation en ligne).
Patrick Gaumer, «Fu-Manchu», dans Dictionnaire mondial de la BD, Paris, Larousse, (ISBN978-2-0358-4331-9), p.347.
(en) Karen Kingsbury, «Yellow Peril, Dark Hero: Fu Manchu and the «Ghotic Bedevilment» of Racist Intent», dans Ruth Bienstock Anolik et Douglas L. Howard (dir.), The Gothic Other: Racial and Social Constructions in the Literary Imagination, Jefferson (Caroline du Nord), McFarland & Company, , X-310p. (ISBN978-0-7864-1858-9), p.104-119.
Francis Lacassin, À la recherche de l'empire caché: mythologie du roman populaire, Paris, Julliard, , 366p. (ISBN2-260-00688-4), «Fu Manchu ou le défi de l'Asie», p.219-265.
(en) Ruth Mayer, Serial Fu Manchu: The Chinese Supervillain and the Spread of Yellow Peril Ideology, Temple University Press, coll.«Asian American History and Culture Series», , 216p. (ISBN978-1-4399-1056-6 et 978-1-43991-055-9, présentation en ligne).
Laurence Motoret, «Fu Manchu: le soufre de l’Orient», Sigila, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme / GRIS-France, no13 «Orients - Orientes», (ISBN2-912940-12-5, ISSN1286-1715, présentation en ligne).
(en) Jess Nevins (préf.Alan Moore), Heroes and Monsters: The Unofficial Companion to The League of Extraordinary Gentlemen, vol.I, Austin (Texas), MonkeyBrain, , 240p. (ISBN1-932265-04-X, présentation en ligne), «Yellow Perils», p.187-204.
(en) Urmila Seshagiri, «Modernity's (Yellow) Perils: Dr. Fu-Manchu and English Race Paranoia», Cultural Critique, University of Minnesota Press, no62, , p.162-194 (JSTOR4489239).
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