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Jedediah Cleishbotham est le pseudonyme dont use l'auteur écossais Walter Scott pour les Contes de mon hôte, sept romans parus de 1816 à 1831. Dans les textes de présentation de ces romans, Scott donne parole et vie à ce nom extravagant : il en fait un personnage fat et dérisoire, maître d’école, clerc de paroisse à Gandercleugh et indélicat détenteur des droits de publication des Contes de mon hôte.

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Jedediah Cleishbotham
Personnage de fiction apparaissant dans
Contes de mon hôte.

Origine Écosse
Sexe Masculin
Caractéristique passe toutes ses soirées à l’Auberge de Wallace
Entourage • Peter Pattieson (le défunt rédacteur des Contes)
• « mon hôte » (l'aubergiste)

Créé par Walter Scott
Romans • Le Nain noir
• Les Puritains d'Écosse
• Le Cœur du Midlothian
• La Fiancée de Lammermoor
• Une légende de Montrose
• Robert, comte de Paris
• Le Château périlleux

Publication des Contes de mon hôte


Article détaillé : Contes de mon hôte.

Les Contes de mon hôte comprennent quatre séries de quatre volumes. Chaque série est constituée de deux romans, à l'exception du Cœur du Midlothian, qui s'étend sur les quatre volumes de la deuxième série. Les trois premières séries paraissent de 1816 à 1819. La quatrième série ne paraît qu'en 1831.

SérieParutionTitreTitre original
1reLe Nain noirThe Black Dwarf
Les Puritains d'ÉcosseOld Mortality
2eLe Cœur du MidlothianThe Heart of Midlothian
3eLa Fiancée de LammermoorThe Bride of Lammermoor
Une légende de MontroseA Legend of Montrose
4eRobert, comte de ParisCount Robert of Paris
Le Château périlleuxCastle Dangerous

Portrait de Cleishbotham


Jedediah Cleishbotham[1] est maître d'école et clerc de paroisse[2] à Gandercleugh[3], village imaginaire d'Écosse. Il fume la pipe, porte un tricorne et une perruque bien poudrée. De son propre aveu, sa conversation, bien que solide et édifiante, est « comme un palais construit avec soin et dans lequel on n'a pas oublié les ornements extérieurs[4] ». Pour se détendre, après les cours, il ne recule pas devant les rafraîchissements, « quoiqu'il soit reconnu pour être très modéré sur l'article de la bouteille ». On le voit tomber de sa chaise, alors même qu'il est en train de conclure une longue morale sur la tempérance[5]. En guise d'écot, il donne des cours d'anglais, de latin, de comptabilité et de mathématiques aux cinq garçons de l'aubergiste, et des cours de plain-chant à sa fille.

Depuis 40 ans, il passe toutes ses soirées (sauf celle du dimanche) dans un grand fauteuil de cuir, au coin du feu de l'Auberge de Wallace. Ce qui lui permet de rencontrer autant de gens que s'il se fatiguait à voyager. Il acquiert ainsi, à force de conversations, une grande connaissance du monde.

Il s'octroie les droits de publication des Contes de mon hôte. Ainsi, la première série de ces contes lui permet-elle d'ajouter un deuxième étage mansardé à sa maison et de s'offrir un habit neuf, de couleur tabac, orné de boutons de métal[6]. Cependant, « je ne suis ni l'auteur, ni le rédacteur, ni le compilateur des Contes de mon hôte[7] », se défend-il, pour parer aux critiques littéraires négatives.


Personnages de son univers



Peter Pattieson


Les Contes de mon hôte, Cleishbotham les a trouvés parmi les papiers d'un défunt, « Peter ou Patrick Pattieson », un jeune maître qui dirigeait les basses classes de son école, et qui se plaisait à recueillir de vieux contes et d'anciennes légendes. C'est donc Pattieson le collecteur et le rédacteur. Le rôle de Cleishbotham se borne à confier ces écrits aux soins d'un libraire, « petit homme gai, malin, facétieux et contrefaisant à merveille la voix des autres[8] ».


« Mon hôte »


Contrairement à ce que donne à penser le titre de la série, « mon hôte » n'est donc pas l'auteur des Contes[9]. Mais c'est dans son auberge — espace de convivialité qui facilite la transmission orale — que le compilateur Pattieson a recueilli bon nombre de récits de voyageurs, avant de les mettre par écrit. Selon Alain Jumeau, Scott, en laissant le butor Cleishbotham donner à la série un titre qui escamote l'identité du rédacteur, rend hommage à l'auteur véritable : la tradition populaire[10].

« Mon hôte » (my Landlord), patron de l’Auberge de Wallace, est un homme aimable et facétieux, aimé de tout Gandercleugh, si l'on excepte le laird, le collecteur de l'accise et les assoiffés à qui il refuse le crédit. Mais les griefs de ces mécontents sont injustes. Le laird l'accuse de braconnage, alors que « mon hôte » ne vend sous le nom de gibier que du lapin de clapier. Le collecteur de l'accise l'accuse de distillation clandestine, alors qu'on ne boit dans son auberge que de la rosée des montagnes, dont aucune loi n'interdit la fabrication. Quant aux fauchés, ils ont le droit de boire jusqu'à la valeur de leur montre ou de leurs vêtements — excepté ceux du bas, pour préserver la décence du lieu.


Personnages épisodiques


Statue de Robert Paterson, dit « Old Mortality ».
Statue de Robert Paterson, dit « Old Mortality ».

Champ d'intervention


Cleishbotham présente lui-même son petit univers futile et loufoque dans l'« Introduction aux Contes de mon hôte » qui, dans l'édition originale, précède Le Nain noir, le premier des Contes[22].

On retrouve cet univers sous la plume de Pattieson, dans le premier chapitre de chaque Conte, et parfois dans sa conclusion. Pattieson s'y met en scène, et parle de Cleishbotham comme de son « savant ami et patron[23] ».

En début ou en fin de Conte, Cleishbotham se charge parfois d'un préambule, d'une péroraison ou d'un envoi. Ce qui lui permet par exemple, à la fin du Cœur du Midlothian, de faire savoir qu'il enseigne le français et les langues classiques pour le prix modique de cinq shillings par trimestre[24].

En 1819, à la fin de la troisième série, Scott considère les Contes de mon hôte comme finis. Il jette le masque, annonçant que Cleishbotham s'est « évanoui dans les airs[25] ».

Douze ans plus tard, une quatrième série vient compléter les Contes de mon hôte. Elle comprend Robert, comte de Paris et Le Château périlleux. Cleishbotham ressurgit, et consacre une introduction commune à ces deux romans : il y fait part au lecteur de ses démêlés avec Paul Pattieson, frère du défunt Peter. Les deux romans sont dépourvus de l'habituel chapitre introductif où Peter Pattieson se mettait en scène.


Accueil critique


Selon une note d'éditeur, les critiques ont « condamné en masse comme insignifiantes les introductions des Contes de mon hôte ». La même note déplore qu'ils n'aient pas fait une exception en faveur du chapitre premier des Puritains d'Écosse (la rencontre dans un cimetière abandonné de Pattieson et d'« Old Mortality ») et de l'introduction d’Une légende de Montrose (les promenades de Pattieson et du sergent More M'Alpin)[26].


Notes et références


  1. « Jedediah Claqueur de derrières ». Yedidya (qui, selon saint Jérôme, signifie « aimé de Dieu ») n'apparaît qu'une fois dans la Bible, dans le deuxième livre de Samuel, 12:25 : c'est le nom donné au futur roi Salomon par le prophète Nathan. Henri Suhamy, Sir Walter Scott, Fallois, 1993, p. 235. Sylvère Monod, dans Walter Scott, Le Cœur du Mid-Lothian : la prison d’Édimbourg, coll. « Folio classique », Gallimard, 1998, p. 900 et 901, note 1 de p. 42.
  2. Et non sacristain, comme l'annonce le titre de la première traduction en français. Le sacristain de Gandercleugh est John Duirward.
  3. « Le village de l'oie ». Certains ont cru reconnaître Lesmahago, village du comté de Lanark. D'autres pensent que le vallon de Gandercleugh n'est autre que celui de Sainte-Catherine, près d'Édimbourg. Auguste-Jean-Baptiste Defauconpret, dans « Introduction aux Contes de mon hôte », Œuvres de Walter Scott, Furne, 1830, t. VII, p. 5, note 2.
  4. « Introduction aux Contes de mon hôte », Œuvres de Walter Scott, éd. cit., t. VII, p. 9.
  5. Le Nain, dans Œuvres de Walter Scott, éd. cit, t. X, p. 5.
  6. « Préambule », Le Cœur du Mid-Lothian, éd. cit., p. 42.
  7. « Introduction aux Contes de mon hôte », Œuvres de Walter Scott, éd. cit., t. VII, p. 7.
  8. « Introduction aux Contes de mon hôte », Œuvres de Walter Scott, éd. cit., t. VII, p. 10.
  9. « Ce ne sont pas les contes de l'hôte, et il n'est pas facile de savoir à qui les attribuer. » Article publié anonymement par Scott dans la Quaterly Review datée de janvier 1817, publiée en avril. Cité par Alain Jumeau, notice du Nain noir, in Walter Scott, Waverley et autres romans, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », Gallimard, 2003, p. 1411.
  10. Alain Jumeau, op. cit., p. 1411 et 1412.
  11. Nom donné en Écosse aux comtés de Roxburgh, de Selkirk, etc. Auguste-Jean-Baptiste Defauconpret, in Œuvres de Walter Scott, éd. cit., t. X, p. 2, note 1.
  12. Le Nain noir, chap. I.
  13. Les Puritains d'Écosse, chap. I.
  14. (en) Walter Scott, « Introduction to Old Mortality », sur hn.psu.edu, Old Mortality, t. I, p. 24.
  15. « Conclusion », Les Puritains d'Écosse, in Œuvres de Walter Scott, éd. cit., t. VII, p. 497-501.
  16. « Préambule », Le Cœur du Mid-Lothian, éd. cit., p. 43.
  17. Le Cœur du Midlothian, chap. I.
  18. La Fiancée de Lammermoor, chap. I.
  19. Les Eaux de Saint-Ronan, t. XVI des Œuvres de Walter Scott, Furne, Pagnerre, Perrotin, 1857, p. 15, 34 et 35.
  20. « Introduction », L'Officier de fortune, in Œuvres de Walter Scott, éd. cit., t. X, p. 171-177.
  21. « Introduction », Le Comte Robert de Paris in Œuvres complètes de Walter Scott, Paris, Pourrat, 1838, t. VI, part. II, p. vi et vii.
  22. À sa parution, Le Nain noir est le premier des Contes de mon hôte. Mais l'ordre de parution n'est pas toujours respecté dans les éditions des œuvres complètes de Scott. Ainsi, dans l'édition Furne de 1830, l'« Introduction aux Contes de mon hôte » se trouve-t-elle dans le tome VII, précédant Les Puritains d'Écosse ; tandis que Le Nain se trouve dans le tome X. Cette introduction est en appendice dans Walter Scott, Waverley et autres romans, op. cit., p. 1345-1350.
  23. Le Nain, in Œuvres de Walter Scott, éd. cit, t. X, p. 2.
  24. Le Cœur du Mid-Lothian, éd. cit., p. 830.
  25. « Au lecteur », L'Officier de fortune, in Œuvres de Walter Scott, éd. cit, t. X, p. 455.
  26. Éditeur, « Introduction », L'Officier de fortune, in Œuvres de Walter Scott, éd. cit, t. X, p. 177, note 1.

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