Un pícaro (mot espagnol signifiant « misérable », « futé ») est un aventurier espagnol, héros d’un roman picaresque[1], un genre littéraire né en Espagne au XVIe siècle. On notera que si l'étymologie du terme est incertaine, le sens en est clair: « voyou, escroc, jeune délinquant »[2].
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Miséreux, orphelins, « irréguliers » vivant en marge de la société et à ses dépens, gens des basses classes, ordinairement, ou déclassés, filous de toute espèce, voyous des rues, bandits de grand chemin, bohémiens, capitaines de compagnie, les pícaros sont des antihéros dont le personnage constitue un contrepoint à l’idéal chevaleresque. De rang social très bas ou descendant de parents sans honneur ou ouvertement marginaux ou délinquants, le pícaro vit en marge des codes d’honneur propres aux classes dominantes de la société de son époque.
Aspirant également à améliorer sa condition sociale, le pícaro, dont le plus grand bien est sa liberté, a recours à la ruse et à des procédés illégitimes comme la tromperie et l’escroquerie pour tenter de parvenir à ses buts. Néanmoins, cette aspiration est vouée à l’échec et le pícaro restera toujours pícaro. De surcroît, il est parfois tourmenté a posteriori par sa mauvaise conscience.
Des pícaros célèbres sont Lazarillo de Tormes, Guzmán d’Alfarache, Gil Blas, ou l’Aventurier Buscón, tous personnages de romans éponymes. Chez Daniel Defoe, les picaros sont des picaras (autrement dit des femmes) : Moll Flanders, Roxana.
Si les premiers pícaros espagnols et ceux de Defoe se définissent et agissent contre la société, apparaissent par la suite des pícaros qui se trouvent finalement moins opposés à la société qu'ils ne sont abusés par elle (tel le Gil Blas de Lesage). Les ruses qu'ils mettent en œuvre visent moins à abuser de la société et en profiter qu'à lui résister. Chez ces pícaros, le divorce d'avec la société n'est pas toujours définitif, et il leur arrive de s'extraire définitivement de leur condition.
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