Vision d'artiste de Shub-Niggurath, accompagné de ses «mille chevreaux».
Créé par
Howard Phillips Lovecraft
Première apparition
L'Abomination de Dunwich (The Dunwich Horror, publié en 1929)
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Développement
L'apparition de Shub-Niggurath dans le corps principal de la fiction de Lovecraft ne fournit pas beaucoup de détails sur la conception de l'entité. Sa première mention sous la signature de Lovecraft est dans L'Abomination de Dunwich (The Dunwich Horror, publié en 1929), où une citation du Necronomicon parlant des Grands Anciens fait irruption avec l'exclamation «Iä! Shub-Niggurath!»[1]. L'histoire ne fournit pas plus d'informations sur cette expression particulière.
L'autre histoire de Lovecraft mentionnant Shub-Niggurath est à peine plus informative. Dans Celui qui chuchotait dans les ténèbres (The Whisperer in Darkness, publié en 1931), un enregistrement d'une cérémonie impliquant des adorateurs humains et non humains comprend l'échange suivant:
«Ever Their praises, and abundance to the Black Goat of the Woods. Iä! Shub-Niggurath!
Iä! Shub-Niggurath! The Black Goat of the Woods with a Thousand Young!»
Des exclamations identiques inexpliquées surviennent dans La Maison de la sorcière (The Dreams in the Witch House, 1933)[2] et Le Monstre sur le seuil (The Thing on the Doorstep, 1937)[3].
Description
Shub-Niggurath, nommé «la chèvre noire [ou le bouc noir] des bois aux mille chevreaux», est une créature extraterrestre semi-divine, incarnant une fécondité malsaine et corrompue. Shub-Niggurath est souvent associé à l'image de la forêt, des bois sauvages, de la nature à son état le plus primitif. Il semble qu'il fasse l'objet d'un culte parmi certaines peuplades dégénérées.
Le dieu n'est jamais décrit chez Lovecraft, contrairement à d'autres entités tels que Cthulhu ou Nyarlathotep. Tout au plus est-il dépeint comme une énorme masse nuageuse en ébullition répandant une odeur de putréfaction et dans laquelle on devine des pattes de boucs, des gueules béantes et des tentacules visqueux. Il est probable que des extensions brumeuses de cette masse puissent se matérialiser afin de former d'horribles rejetons, les fameux «mille chevreaux». L'un d'eux a été décrit par Robert Bloch dans sa nouvelle d'inspiration lovecraftienne Manuscrit trouvé dans une maison abandonnée: ces créatures ont des tentacules noirs et souples, des gueules dégoulinantes de bave et trois pattes terminées par des sabots.
Influence
Les auteurs s'étant inspirés de Lovecraft ont souvent cité Shub-Niggurath. August Derleth a qualifié cette entité de Grand Ancien tandis que le jeu de rôle L'Appel de Cthulhu la catalogue ultérieurement parmi les Dieux extérieurs. Le jeu de rôle CthulhuTech(en), quant à lui, revient à la classification de Derleth en optant pour le vocable «Grand Ancien».
À son tour, le jeu de rôle L'Appel de Cthulhu a inspiré la version tentaculaire de Shub-Niggurath la «Mère-Toute-Puissante» (Hell-Mother) qui apparaît comme boss final dans le jeu vidéo Quake (1996)[4].
Notes et références
(en) H. P. Lovecraft, The Dunwich Horror, in The Dunwich Horror and Others, 1929, p. 170.
(en) H. P. Lovecraft, The Dreams in the Witch House, in At the Mountains of Madness, p. 293.
(en) H. P. Lovecraft, The Thing on the Doorstep, in The Dunwich Horror and Others, pp. 287, 296.
(en) Eddie Lohmeyer, Unstable Aesthetics: Game Engines and the Strangeness of Modding, Bloomsbury Publishing, , 216p. (ISBN978-1-50136-490-7).
(en) Howard P. Lovecraft (S. T. Joshi (éd.)), At the Mountains of Madness, and Other Novels, Sauk City (Wisconsin), Arkham House, (1reéd. 1933) (ISBN0-87054-038-6), «The Dreams in the Witch House».
(en) Howard P. Lovecraft (S. T. Joshi (éd.)), The Dunwich Horror and Others, Sauk City (Wisconsin), Arkham House, (1reéd. 1931) (ISBN0-87054-037-8), «The Whisperer in Darkness».
(en) Howard P. Lovecraft et Zealia Bishop (S.T. Joshi (éd.)), The Horror in the Museum and Other Revisions, Sauk City (Wisconsin), Arkham House, (1reéd. 1940) (ISBN0-87054-040-8), «The Mound».
(en) Ramsey Campbell, Cold Print, New York, Tom Doherty Associates, , 1reéd. (1reéd. 1964), 352p. (ISBN0-8125-1660-5), «The Moon-Lens».
(en) Gary Myers, Dark Wisdom, Poplar Bluff, Mythos Books, , 121p. (ISBN978-0-9789911-3-5 et 0-9789911-3-3).
(en) Terry Pratchett, Moving Pictures, New York, NY, HarperTorch, (1reéd. 1990), 368p. (ISBN0-06-102063-X).
Robert M. Price (dir.) (trad.de l'anglais par Philippe Poirier), Le cycle de Shub-Niggurath: nouvelles fantastiques [«The Shub-Niggurath Cycle»], Montigny-les-Metz, Oriflam, coll.«Nocturnes», , 279p. (ISBN2-906897-88-4, présentation en ligne sur le site NooSFere).
Essais
(en) Rodolfo A. Ferraresi, «The Question of Shub-Niggurath», Crypt of Cthulhu, Mount Olive, Cryptic Publications, no35 (vol.5, no1), hallowmas, 1985, p.17-18.
(en) Daniel Harms, The Cthulhu Mythos Encyclopedia: A Guide to Lovecraftian Horror, Oakland (Californie), Chaosium, coll.«Call of Cthulhu Fiction», , 2eéd. (1reéd. 1994), 425p. (ISBN1-56882-119-0)
Réédition augmentée: (en) Daniel Harms, The Cthulhu Mythos Encyclopedia: A Guide to H. P. Lovecraft Universe, Elder Signs Press, , 3eéd. (1reéd. 1994), 402p. (ISBN978-0-9748789-1-1 et 0-9748789-1-X, présentation en ligne).
(en) Robert M. Price, «Lovecraft's «Artificial Mythology»», dans S. T. Joshi et David E. Schultz (dir.), An Epicure in the Terrible: A Centennial Anthology of Essays in Honor of H.P. Lovecraft, New York, Hippocampus Press, (1reéd. 1991) (ISBN978-0-9846386-1-1), p.259-268.
(it) Valentina Sirangelo, «Sulla natura lunare di Shub-Niggurath: dalla mythopoeia di Howard Phillips Lovecraft a The Moon-Lens di Ramsey Campbell», Caietele Echinox, Cluj-Napoca, Echinox Cultural foundation, vol.35 «Neo-Gothic: Hybridizations of the Imaginary», , p.48-68 (lire en ligne).
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