Zerlina est un personnage de l'opéra Don Giovanni de Wolfgang Amadeus Mozart, composé sur un livret de Lorenzo da Ponte.
Zerlina | |
Personnage de fiction apparaissant dans Don Giovanni. |
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![]() Laure Cinti-Damoreau dans le rôle de Zerlina. | |
Sexe | Féminin |
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Activité | Paysanne |
Créé par | Lorenzo da Ponte et Wolfgang Amadeus Mozart |
Voix | Soprano |
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Zerlina (nom parfois francisé en « Zerline »[1]) est un personnage féminin de Don Giovanni de Mozart. Le rôle est écrit pour une voix de soprano (mais est parfois interprété par une mezzo-soprano)[2],[3].
Selon le livret, c'est une jeune paysanne, fiancée à Masetto (basse)[2],[3].
Bien que personnage secondaire, c'est « une des plus charmantes figures féminines du monde mozartien[2] ». En outre, elle est présente tout au long du drame et est particulièrement exposée, notamment dans le duo « Là ci darem la mano ». Dans la version de Prague, elle constituait d'ailleurs le premier rôle féminin[4].
Fraîche et naïve, elle hésite, dans le duo, à céder aux avances de Don Giovanni, et les tendres contradictions de son cœur s'expriment dans sa douce plainte « Vorrei e non vorrei ». Elle se fait ensuite pardonner par Masetto, avec son air du premier acte « Batti, Batti o bel Masetto », puis console son fiancé rossé par Don Juan dans une romance cajoleuse au deuxième acte, « Vedrai carino »[2],[3].
Dans la version de Vienne, son duo avec Leporello, qu'elle séquestre et violente, est de caractère bouffe[4].
Michèle Finck, dans « Vorrei e non vorrei », Poésie moderne et musique, considère son duo « Là ci darem la mano » comme un symbole des relations tumultueuses entre musique et poésie[4].
Theodor Adorno, dans Hommage à Zerline, donne au personnage de Zerlina une valeur allégorique. Selon lui, « dans l'image de Zerline, le rythme de l'époque rococo et de la Révolution s'immobilise. Elle n'est plus une bergère, pas encore citoyenne. Elle s'inscrit dans le moment historique intermédiaire ; furtivement, elle fait apparaître une humanité qui n'aurait pas été mutilée par la violence féodale, et encore protégée contre la barbarie bourgeoise[4] ».
Le rôle a été créé en 1787 par Caterina Bondini (en), dont le mari Pasquale Bondini (it) dirigeait la compagnie ayant donné la première de l'opéra[5].
L'astéroïde (531) Zerlina, découvert en 1904, est nommé en son honneur[6].